Découvre la Haute Guajira (Alta Guajira), région du nord de la Colombie (mais qui déborde aussi du côté vénézuélien), à travers cet article instructif. Entre les dunes impressionnantes de son désert, explore une nature cachant quelques secrets. Plonge dans la riche culture Wayuu en rencontrant ses habitants et en découvrant leurs traditions ancestrales. Cependant, derrière la beauté de la région, persiste la polémique liée à la pauvreté et aux conditions de vie difficiles des communautés locales, et le rôle du tourisme. Explore les contrastes entre la nature fascinante, la culture vibrante et les défis sociaux, offrant ainsi une vision complète de cette destination complexe. Suis ce guide pour comprendre pleinement la Haute Guajira, et avoir des pistes sur comment visiter cette zone de la Colombie vraiment à part.
Géographie de la Haute Guajira : un désert plein de surprise
La Haute Guajira, véritable bijou du nord de la Colombie, offre un paysage contrasté entre un désert aride, des plages désertes de la mer des Caraïbes et une Serranía de Macuira montagneuse. Explore cette région unique où l’aridité rencontre la splendeur côtière.
Désert de La Guajira, aridité et beauté contradictoire
La Haute Guajira, ou péninsule de la Guajira, abrite un trésor naturel unique : le plus grand désert de Colombie. Ce vaste territoire semi-aride offre un paysage désertique à la beauté paradoxale. En dépit de son aridité apparente, le désert de La Guajira est loin d’être stérile. Il est caractérisé par des cactus majestueux, dont le cactus candélabre, une espèce emblématique capable de résister aux conditions climatiques extrêmes. Ces géants verticaux parsèment le désert, créant un tableau saisissant et témoignant de la vie qui persiste dans cet environnement hostile. De nombreux buissons épineux et acacias ont également trouvés leur place dans cet écosystème.
La pluviométrie annuelle limitée, typique du désert, pose des défis uniques à la flore et à la faune, avec en moyenne moins de 300 mm par an (à titre de comparaison, le Choco est la région la plus pluvieuse de Colombie avec 10 à 12 000 mm par an, soit 40 fois plus !). Cependant, des adaptations exceptionnelles se sont développées au fil du temps. Les cactus ont évolué pour stocker l’eau, essentielle pour leur survie dans un milieu où chaque goutte compte. Les reptiles, tels que les lézards, se fondent dans le paysage aride, développant des stratégies de camouflage pour échapper aux prédateurs et chasser leurs proies. Ce désert, bien que sec en apparence, abrite une biodiversité fascinante adaptée à son environnement unique.
Côte des Caraïbes, paradis balnéaire contrasté
La transition entre le désert et la côte caraïbéenne de La Guajira est un passage magique entre deux mondes opposés mais complémentaires. À Punta Gallinas, le désert s’incline devant la majesté de la mer des Caraïbes, créant un spectacle naturel inoubliable. Des étendues de sable fin, baignées par des eaux plutôt turquoise, s’étirent à l’infini. Les récifs coralliens, préservés et regorgeant de vie marine, invitent à une plongée captivante au cœur de la biodiversité marine.
Les communautés côtières, ancrées dans des traditions séculaires, partagent généreusement leur mode de vie maritime. La pêche artisanale, héritage ancestral, devient une fenêtre sur la subsistance de ces communautés. Les plages vierges, créent un contraste saisissant avec le désert aride qui les précède. Cette dualité, entre la sécheresse implacable et la splendeur tropicale, façonne la deuxième facette captivante de La Guajira.
Serranía de Macuira, un écosystème montagneux inattendu
Au cœur du désert, surgit un joyau inattendu de 250 km2 : la Serranía de Macuira, déclaré parc naturel national (PNN). Ces petites montagnes verdoyantes (altitude max de 864m avec le Cerro Paluou), véritables oasis au milieu de l’aridité, révèlent une biodiversité surprenante. La zone héberge une variété d’espèces animales et végétales. Grâce à son taux d’humidité élevé, influencé par les alizés et sa proximité avec la mer des Caraïbes, elle abrite une forêt d’arbres nains et des forêts de nuages. La grenouille Allobates Wayuu, quant à elle, est exclusivement présente dans la Serranía de Macuira. On y trouve aussi 15 espèces de serpents, dont le serpent corail, l’un des plus dangereux au monde.
La Serranía de Macuira offre une évasion rafraîchissante, une rupture avec la sécheresse implacable du désert pour une immersion dans une nature luxuriante. Les sentiers de randonnée, tissés au travers d’une végétation dense, mènent à des endroits comme la cascade d’El Chorro. Des communautés Wayuu, davantage préservées des influences extérieures, habitent également la région. Les autochtones y cultivent des noix de cajou, des noix de coco, des bananes plantains.
Histoire de la Haute Guajira : terre de cultures et de résilience
La Haute Guajira, joyau méconnu du nord de la Colombie, renferme une histoire profonde façonnée par des millénaires de civilisations autochtones, les affres de la colonisation espagnole, les tourments du XXe siècle colombien, et les défis constants imposés par son environnement aride. En explorant les méandres de son passé, nous sommes plongés dans un récit captivant, évoquant des cultures riches, des rencontres tumultueuses, et une résilience impressionnante.
Des racines indigènes profondes
Les premières pages de l’histoire de la Haute Guajira sont marquées par les pas silencieux des Wayuu, en 150 avant J-C, peuple autochtone emblématique de la région. Leur présence remonte à des millénaires, et leur adaptation à l’environnement désertique hostile a été exemplaire. Organisés en clans, les Wayuu ont développé une société complexe, basée sur le respect des traditions, la solidarité et la gestion communautaire des ressources. D’ailleurs, Le mot « wayuu » signifie personne(s).
Dans la culture Wayuu, les femmes occupent des rôles essentiels en tant que leaders et figures centrales. Elles détiennent la plus haute autorité, dirigent la société et la politique, contrôlent les biens et assurent la garde des enfants. La structure sociale Wayuu est matriarcale. Elles sont indépendantes, créant leur propre économie grâce à leurs compétences en tissage et poterie, et considèrent la lignée maternelle comme la vraie famille. Les femmes jouent des rôles clés en tant que formatrices, expertes spirituelles, interprètes de rêves et praticiennes de la médecine naturelle, prenant soin du corps, de l’esprit et de l’âme.
D’un autre côté, les hommes Wayuu se consacrent aux activités quotidiennes telles que l’élevage, la chasse et l’entretien des cultures. La polygamie est autorisée, mais les hommes doivent pouvoir assurer ces activités pour toutes les familles. Ils fabriquent leurs propres sandales et chapeaux pour se protéger du soleil lors des chasses prolongées, démontrant ainsi leur rôle actif dans les tâches quotidiennes et leur contribution à la subsistance de la communauté.
De nos jours, selon les chiffres officiels, près de 15 % des adolescents âgés de 15 à 19 ans sont mariés ou en concubinage. Cette pratique est très répandue dans les communautés Wayuus, impactant notamment l’éducation et le futur de nombreux adolescents.
Colonisation, conflits et évolutions
Au XVIe siècle, l’arrivée des conquistadors espagnols a marqué un tournant dans l’histoire de la Haute Guajira, sous la direction d’Alonso de Ojeda. La Haute Guajira devient le théâtre de luttes territoriales intenses. L’exploitation des ressources naturelles, notamment des mines de sel, a attiré les convoitises des colons européens. Cependant, cette ethnie se caractérise par sa résistance aux conquêtes et aux envahisseurs.
La colonisation a apporté son lot de bouleversements, allant de la diffusion de nouvelles pratiques agricoles à l’introduction de l’élevage. Cependant, malgré l’influence espagnole, les Wayuu ont réussi à maintenir leur identité culturelle distinctive, préservant leur langue, le wayuunaiki, et leurs coutumes ancestrales.
Les défis environnementaux
La Haute Guajira, aride et inhospitalière, a toujours imposé des défis importants à ses habitants. Les Wayuu ont dû développer des stratégies ingénieuses pour survivre dans ce désert, notamment des techniques sophistiquées d’irrigation par canaux pour maximiser l’utilisation des maigres ressources hydriques. Cependant, malgré ces efforts, la région reste vulnérable aux caprices du climat. Cette région à connue plusieurs années sans une seule goutte de pluie, c’est aussi dingue que dramatique.
Les dernières décennies ont vu la Haute Guajira confrontée à des périodes prolongées de sécheresse, exacerbant la précarité des conditions de vie. Les habitants, en dépit de leurs traditions solidement ancrées, sont aujourd’hui confrontés à un dilemme déchirant entre la préservation de leurs coutumes et la nécessité d’adopter des pratiques plus durables pour garantir leur subsistance.
Vers l’avenir : défis et opportunités
Aujourd’hui, la Haute Guajira se trouve à la croisée des chemins. Les défis socio-économiques persistants, tels que la lutte contre la pauvreté et l’accès limité à l’éducation, coexistent avec les opportunités émergentes. Le développement du tourisme durable émerge comme une voie prometteuse, permettant à la région de partager sa beauté naturelle tout en préservant son patrimoine culturel unique, même si l’éthique de certaines agences peut interroger.
L’histoire de la Haute Guajira est une saga d’adaptation, de résilience et de préservation. Cette terre, imprégnée par des siècles d’interactions entre différentes cultures, porte les marques de son passé tumultueux tout en s’orientant vers un avenir où la préservation du patrimoine culturel et la gestion durable des ressources seront les piliers d’une prospérité partagée. Au carrefour du passé et du présent, la Haute Guajira demeure une source d’inspiration, illustrant comment la force de la tradition peut guider une communauté vers un avenir florissant.
Culture Wayuu : entre spiritualité, survie et transformation
Explore la richesse de la culture Wayuu, une communauté indigène nichée dans la péninsule de La Guajira. Plonge dans une toile de spiritualité profonde, de techniques ancestrales pour la survie et de festivités colorées, révélant une identité unique façonnée par des traditions millénaires et une connexion intime avec la nature.
Tissage d’Histoire : la mochila Wayuu
Le tissage est une pratique ancestrale au cœur de la culture Wayuu, et la mochila est une manifestation tangible de cette tradition. Ces sacs, tissés à la main par les femmes de la communauté, sont bien plus que de simples accessoires de mode. Chaque mochila raconte une histoire, souvent liée à la nature environnante ou à des événements historiques marquants.
Les motifs géométriques complexes et les couleurs vibrantes des mochilas ne sont pas seulement esthétiques, mais portent également une signification profonde. Par exemple, un motif représentant une tortue peut symboliser la sagesse et la patience, tandis qu’un motif représentant le soleil peut évoquer la vie et la vitalité. Ainsi, chaque mochila devient un véritable récit visuel de la culture Wayuu. Cependant, avant l’époque coloniale, les tissus Wayuu étaient exclusivement blancs, parfois associés à une autre couleur terreuse.
La danse du Yonna : célébration de la vie
La danse occupe une place prépondérante dans la vie Wayuu, et la danse du Yonna est l’une des plus célébrées. Exécutée avec des mouvements gracieux et rythmés, elle incarne la joie, la fertilité et la célébration de la vie. Les costumes traditionnels portés par les danseurs, ornés de perles et de coquillages, ajoutent une dimension visuelle spectaculaire à cette manifestation culturelle. Les femmes portent une robe et un voile rouge, symbole d’un sentiment d’appartenance à leur sang et à leur peuple.
La yonna est dansée au rythme du kasha, un instrument qui représente pour les Wayuu ce que le tambour est pour la culture occidentale. Le kasha est fabriqué à partir de troncs d’arbres, principalement de pin, de ceiba ou de volador, et ses extrémités sont munies de bandes de cuir de chèvre ou de vache, qui créent l’effet d’un tambour.
Au-delà de l’aspect festif, la danse du Yonna est également chargée de significations spirituelles. La danse devient une expression lors du commencement d’une majayut (le passage de l’enfance à l’adolescence pour les filles), de moments de joie, de célébrations significatives, pour accueillir des visiteurs et également lors de la révélation de rêves importants.
Un lien spirituel : le culte de la palabra
La spiritualité Wayuu repose sur le culte de la « Palabra« . Cette tradition orale est une manière unique d’enregistrer et de transmettre l’histoire de la communauté. Les anciens, ou palabreros, détenteurs de la sagesse accumulée au fil des générations, partagent leurs connaissances à travers des récits, des légendes et des conseils. La « Palabra » crée un lien intime entre les membres de la communauté, renforçant le tissu social et culturel.
Les palabreros, gardiens de cette parole sacrée, jouent un rôle crucial dans la résolution des conflits. Leur sagesse, transmise oralement, repose sur des lois non écrites et des valeurs profondes. Ces figures respectées assurent la cohésion sociale en utilisant la palabre, un dialogue structuré où les mots ont le pouvoir de guérir les discordes et de restaurer l’harmonie.
La vie dans le désert : adaptation et survie
La Guajira, avec son paysage désertique, a imposé aux Wayuu des défis uniques en matière de survie. L’élevage de chèvres et de moutons, ainsi que la pêche, sont des activités vitales pour leur subsistance. Les Wayuu ont développé des techniques astucieuses pour collecter et stocker l’eau dans des réservoirs appelés « jagüeyes« . Ces réservoirs, souvent partagés entre plusieurs familles, témoignent de la solidarité et de l’interdépendance au sein de la communauté.
Les défis actuels : entre tradition et modernité
Malgré la préservation de leurs traditions, les Wayuu sont confrontés à des défis liés à la modernité. L’accès à l’éducation, la préservation des terres ancestrales et la durabilité environnementale sont des enjeux cruciaux pour la communauté. La pression croissante due à des facteurs externes, tels que l’exploitation minière et le développement industriel, menace l’équilibre délicat entre tradition et modernité.
Nous pouvons aussi nous poser la question de l’impact du tourisme dans cette région, et de la multiplication des contacts avec des étrangers, sources de revenus supplémentaires. Seul l’avenir nous diras si ce fut une bonne ou une mauvaise chose dans la préservation de leur traditions et mode de vie.
Infos pratiques : découvrir la Haute Guajira et son désert
Prêt à plonger dans l’univers mystique de la Haute Guajira ? Ce guide pratique t’ouvre les portes de ce désert fascinant. Découvre des conseils utiles, les activités possibles, comment visiter cette région, etc. En avant, l’aventure t’attend !
Visiter le désert de la Guajira : tour guidé ou en autonomie ?
Comme dans chaque lieu à découvrir, 2 options s’offrent à toi : faire appel à une agence / guide, ou le faire par soi-même. Cependant, le désert de la Guajira est une région singulière.
Visiter en tour guidé : si tu recherches une immersion complète dans la culture Wayuu avec un minimum de tracas logistiques, un tour guidé est la voie à suivre. Les guides locaux apportent une expertise approfondie, sa connaissance du terrain, tout en gérant la logistique du voyage. Cette option offre une sécurité accrue et une facilité d’organisation, bien que tu puisses sacrifier une certaine flexibilité en termes d’itinéraire, même s’ils existent des excursions de 2 à 7 jours. C’est la solution la plus simple, et aussi logiquement la plus chère. De plus, le choix de l’agence est important pour une question d’éthique, mais nous reviendrons sur cet aspect juste après.
Visiter en Autonomie : pour ceux qui aiment créer leur propre aventure, visiter la Haute Guajira en autonomie offre une liberté totale. Cette option est économique et permet une immersion plus profonde dans la culture locale, encourageant les rencontres spontanées et l’exploration à ton rythme. Cependant, cette méthode est à notre sens limitée car la majeure partie du désert n’est PAS desservie par des taxis, bus ou colectivo (comme Punta Gallinas, PNN Macuira, Bahia Honda, etc.). Seule la partie sud du désert est faisable en transport public, ou avec un véhicule de location (tout-terrain) (Uribia, Cabo de la Vela). Au-delà, les routes ne sont que des pistes, parfois à peine visibles, sans indications et honnêtement il est très (très) compliqué de s’orienter, voire même dangereux. En cas de problème, tu seras seul sans rien autour.
Tu l’auras compris, en raison du défi lié aux déplacements dans cette zone reculée, nous conseillons de faire appel à un tour si tu souhaites découvrir en profondeur le désert de la Guajira. Le faire en autonomie sera soit très risque ou alors tu seras très, trop limité pour apprécier. De plus les routes sont chaotiques, et les trajets peuvent durer plusieurs heures, n’imagines pas un voyage confort et calme, non ! C’est une vraie aventure.
Quand visiter le désert de la Guajira ?
Malgré son caractère aride, les mois d’avril, mai, octobre et novembre connaissent quelques précipitations. Certains voyageurs préfèrent cette période pour bénéficier d’un climat plus doux, même si la couverture nuageuse peut altérer les paysages et les couchers de soleil. De décembre à janvier, la semaine sainte en mars ou avril, ainsi que juin et juillet, attirent le plus grand nombre de touristes. Pour une expérience plus tranquille, les mois de mars, août et septembre offrent une alternative propice à la découverte de cette destination exceptionnelle.
En ce qui concerne le climat dans le désert de la Guajira, la péninsule est principalement caractérisée par un climat aride et sec, la rendant la région la plus sèche du pays. Les températures élevées, frôlant souvent les 40°C, définissent le paysage thermique. Les brises marines et les alizés du nord-est influent sur les conditions météorologiques tout au long de l’année. Bien qu’il y ait deux saisons des pluies en avril-mai et de septembre à octobre, la saison sèche de novembre à mars et de juin à août domine. Néanmoins, les précipitations demeurent limitées, en contraste avec des régions telles que l’Amazonie. Les nuits, bien que plus fraîches que les journées chaudes, contribuent également à l’expérience climatique singulière de la Guajira.
Hébergement dans la Haute Guajira : mettre de côté le confort
De Uribia au sud à Punta Gallinas au nord, les hébergements oscillent entre le basique et le rustique. Oublie les hôtels 4/5 étoiles, les palaces ou les écolodges luxueux. Il y a peu d’hôtels ; le logement se fait au cœur des communautés indigènes Wayuus.
Il existe deux façons de passer la nuit dans le désert de la Guajira : en hamac (chinchorro) dans un espace partagé, généralement pour moins de 30 000 COP par personne, ou en chambre privée, pour environ 60 000 COP. Cependant, il est essentiel de noter que selon le logement, l’eau courante peut faire défaut, l’électricité peut ne pas être disponible en continu, et le wifi peut être inexistant.
Pour une expérience plus authentique, des rancherias locales proposent de petites cabanes en bois de palmier, louées par des indigènes Wayuu, plongeant ainsi les visiteurs dans leur mode de vie traditionnel. La Ranchería Utta est une option bien connue pour cette immersion unique.
La réservation à l’avance n’est pas nécessaire, de nombreux logements ne figurant même pas en ligne. L’idéal est d’arriver sur place, d’explorer les options disponibles, et de choisir ce qui correspond le mieux à tes attentes.
Que ce soit en autonomie ou via un tour, les types d’hébergements restent les mêmes.
Santé et précautions pour voyager dans le désert de la Guajira
Conditions de voyage : l’eau est une ressource rare, l’énergie électrique est limitée, provenant de générateurs et de panneaux solaires. Les sentiers, souvent poussiéreux, sont balayés par un soleil implacable et une chaleur persistante en journée, contrastant avec des nuits fréquemment fraîches. Pour entreprendre ce voyage, une bonne condition physique est essentielle. Il est déconseillé aux enfants de moins de 8 ans et aux adultes de plus de 70 ans. Toute personne souffrant de problèmes de santé chroniques devrait éviter cette destination difficile d’accès.
Vaccinations : avant de partir, assure-toi d’être à jour dans tes vaccinations de base. D’autres vaccins, tels que ceux contre la typhoïde, l’hépatite A et B, peuvent également être recommandés.
Soins de base en milieu isolé : dans le désert de la Guajira, l’accès aux soins de santé peut être restreint. Assure-toi d’avoir une trousse de premiers soins comprenant des médicaments contre la diarrhée, des antiseptiques, des pansements, des médicaments contre les piqûres d’insectes, ainsi que tout autre médicament personnel nécessaire.
Hygiène et précautions alimentaires : il est essentiel de prendre des mesures préventives contre les maladies d’origine hydrique. Privilégie la consommation d’eau en bouteille ou purifiée, évite les glaçons, et autant que possible, veille à te laver ou à te désinfecter les mains avant de manger. En ce qui concerne l’alimentation, il est recommandé de favoriser les aliments cuits et chauds, d’éviter les produits crus ou insuffisamment cuits, et de faire preuve de prudence avec les fruits non pelés.
Assurance voyage : considère sérieusement la possibilité de contracter une assurance voyage qui inclut la couverture des frais médicaux d’urgence, l’évacuation médicale et l’annulation de voyage.
Réalité socio-économique et éthique : attention au choc
La culture Wayuu, enracinée dans la péninsule de La Guajira partagée entre la Colombie et le Venezuela, est une mosaïque riche de traditions, d’artisanat et de spiritualité. Cependant, la vie quotidienne des Wayuu est également marquée par des défis socio-économiques et des questions éthiques auxquels les touristes font obligatoirement face.
Pauvreté au sein des communautés Wayuu
La pauvreté persistante au sein des communautés Wayuu est influencée par des facteurs tels que l’accès limité à l’éducation et aux opportunités économiques. Les conditions de vie dans certaines régions sont caractérisées par des défis tels que le manque d’eau potable et d’accès aux services de santé, créant ainsi une réalité difficile pour de nombreux membres de la communauté.
Pour aborder ces problèmes, des initiatives de développement devraient être holistiques, tenant compte de la diversité culturelle, renforçant l’éducation, améliorant les infrastructures et encourageant des opportunités économiques durables. Un engagement respectueux envers la culture Wayuu et une collaboration transparente avec ces communautés sont essentiels pour favoriser des changements positifs et durables, tout en préservant leur identité culturelle.
Péages informels : un moyen de subsistance désespéré
Au sein des communautés Wayuu, certains membres recourent aux péages informels comme moyen de subsistance, créant un débat complexe autour de cette pratique impliquant surtout des enfants. Dès leur plus jeune âge, ils apprennent à se tenir au bord de la piste et à mendier. Certains se contentent de tendre la main, mais beaucoup plus nombreux sont ceux qui ont adopté une autre astuce : tenir un bout de ficelle en travers de la piste. Leur théorie est que les conducteurs devraient s’arrêter et offrir des cadeaux en échange de leur passage.
Certains soulignent que ces barrages peuvent créer des barrières économiques injustes et des tensions, tandis que d’autres les voient comme une réponse nécessaire face à l’absence d’investissements gouvernementaux. Ainsi, l’impact de ces péages informels sur la communauté Wayuu soulève des questions éthiques complexes qui nécessitent une réflexion approfondie pour trouver des solutions respectueuses et équitables.
Éthique des agences touristiques
L’éthique des agences touristiques opérant dans le désert de La Guajira vis-à-vis des communautés Wayuu revêt une importance cruciale pour assurer un tourisme responsable et respectueux. Il est impératif que ces agences s’engagent dans des pratiques éthiques, en favorisant une collaboration transparente avec les communautés locales, en respectant leurs traditions et en veillant à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement et la culture.
Cela inclut également l’intégration des communautés, et une distribution équitable des bénéfices économiques générés par le tourisme, afin d’assurer que les communautés Wayuu en tirent des avantages durables sans compromettre leur identité culturelle et leur autonomie. Le comportement des chauffeurs est aussi un critère important, car certains forcent les péages informels ou les traitent pratiquement comme des animaux à qui on donne de la nourriture.
EN SAVOIR PLUS
Activités : que faire dans la Haute Guajira et son désert ?
Le désert de La Guajira, situé dans la péninsule éponyme partagée entre la Colombie et le Venezuela, regorge de paysages spectaculaires et de sites culturels uniques. Voici quelques lieux incontournables à visiter dans le désert de La Guajira colombien. Attention, nombre de ces lieux sont difficilement voire complétement inaccessibles sans passer par un tour.
Cabo de la Vela & alentours : à Cabo de la Vela, plonge-toi dans une expérience captivante. Explore les plages isolées, gravit la dune de Pilon de Azúcar pour un panorama à couper le souffle. Les couchers de soleil inoubliables et l’atmosphère décontractée font de Cabo de la Vela un lieu magique où l’aventure et la détente se rencontrent. Également aux alentour du village la plage Playa Arcoiris et le phare.
Punta Gallinas : découvre l’extrême nord de l’Amérique du Sud. Plages isolées, dunes infinies, c’est une aventure unique. Visite le petit phare emblématique. Faites-moi confiance, cela en vaut vraiment la peine. Tu ne seras pas déçu par la beauté et la sérénité des lieux. Le coucher de soleil propose un beau spectacle de lumières et de couleurs.
Bahía Honda : Bahia Honda n’est pas une station balnéaire ordinaire, mais un joyau préservé. Avec plus de 10 km de pure évasion entre la Mer des Caraïbes et un désert de sable jaune, le paysage détonne. Petites falaises, mangroves, montagnes, et parfois des flamants roses. L’endroit idéal pour une déconnexion totale.
Bahia Hondita : Bahia Hondita, c’est un endroit magique où les terres ocre se jettent dans la mer turquoise, créant un spectacle de couleurs incroyable. Pour vivre pleinement cette expérience, lance-toi dans une randonnée de 3-4 heures dans la baie, et n’oublie pas de te lever tôt pour profiter d’un lever de soleil éblouissant.
Salines de Manaure : les salines de Manaure, c’est un décor surréaliste avec d’énormes plaines de sel blanc sous le soleil éclatant. Si la visite des mines te semble un peu ennuyeuse, une expérience plus cool t’attend : découvrir le plus grand parc éolien de Colombie.
Serranía de Macuira : à Nazareth, la Serranía de Macuira t’invite à une expérience unique. Explore les sentiers, découvre El Médano, un petit désert entouré de verdure. Ton guide local partagera les légendes Wayuus, enrichissant ta découverte de cette réserve exceptionnelle entre montagnes, forêt et désert.
Dunes de Taroa : un spectacle naturel impressionnant à Punta Gallinas. Grimpe ces dunes dorées pour des vues à couper le souffle sur le désert et l’océan. Là-haut, le contraste entre le sable et le ciel crée une expérience magique à ne pas manquer lors de ton voyage.
Kitesurf à Cabo de la Vela : découvre l’excitation du kitesurf sur des plages sauvages. Les vents constants et les eaux cristallines en font un paradis pour les amateurs de sensations fortes. La saison est idéale de décembre à septembre, et convient aussi bien aux débutants qu’aux confirmés. 1h de cours coûte environ 80 000 COP. la location de l’équipement complet 450 000 COP pour une journée complète.
Uribia : la « capitale indigène de Colombie », est principalement habitée par des Wayuus. Fais une pause entre Riohacha et Cabo de la Vela pour t’approvisionner en eau et en nourriture. Tu trouveras de superbes sacs tissés à la main par les femmes wayuu. Pense à acheter des biscuits à offrir aux enfants qui surveillent les barrages.
N’oublie pas de respecter la culture locale et l’environnement fragile. Opte pour des guides respectueux de la région, et profite de cette aventure unique dans le désert de La Guajira !
Avec quelles agences organiser un tour ?
Pour notre excursion guidée de 3 jours dans le désert de la Guajira, nous avons opté pour l’agence Kai Ecotravel. Leurs circuits s’inscrivent dans la norme, ni les moins onéreux ni les plus coûteux. Cependant, avec le recul, nous estimons qu’une agence mettant davantage l’accent sur la culture Wayuu et les échanges sociaux aurait été plus appropriée. Ces aspects ont été négligés au cours de notre tour, qui s’est principalement concentré sur l’exploration de paysages divers et la capture de photographies.
D’autres prestataires qui pourraient t’intéresser :
- Colombia Autentica (alternative plus culturelle et humaine et francophone)
- Pura Guajira
- History Travelers
Concernant les tarifs, quel que soit le tour, le facteur décisif réside dans le nombre de participants. En général, un tour peut accueillir jusqu’à un maximum de 6 personnes. Plus le groupe est important, moins le coût par personne est élevé. Par conséquent, si tu envisages par exemple un tour exclusivement pour toi et ton partenaire ou un ami, sois prêt à assumer un coût significativement plus élevé, étant donné que vous serez les seuls participants. Une astuce avisée consiste à vérifier auprès des agences qui t’intéressent si des groupes sont disponibles aux dates souhaitées, offrant ainsi la possibilité de partager les frais et de rencontrer d’autres voyageurs.
Quelques conseils
- S’assurer d’avoir suffisamment d’espèces : vérifie que tu as une quantité adéquate de pesos colombiens avec toi, car une fois que tu quitteras Riohacha et Uribia, les distributeurs ne seront plus accessibles jusqu’à ton retour.
- Prévoir des articles pour les péages : pour les « péages » instaurés dans le désert par les Wayuu, notamment par des enfants, achète des produits essentiels tels que de l’eau, du savon, de la farine, etc.
- Opter pour des vêtements adaptés et un maillot de bain : emporte des vêtements d’été confortables pour les marches, sachant qu’il ne fera certainement pas froid dans le désert de la Guajira. N’oublie pas un maillot de bain pour les occasions de baignade autorisées (ce serait dommage de ne pas en profiter !).
- Choisir des chaussures appropriées : opte pour des chaussures de marche confortables et sécuritaires, même si les randonnées sont généralement courtes. Prévois également des tongs ou des sandales pour la plage ou les douches dans les espaces communs.
- Apporter un répulsif à moustiques à base de DEET/IR3535 : bien que le désert de la Guajira ne soit pas un lieu propice aux moustiques, il est toujours prudent d’avoir un répulsif à base de DEET/IR3535, reconnu pour son efficacité en zone tropicale comme la Colombie.
- Anticiper avec une crème solaire : en raison des températures élevées et de l’exposition au soleil, assure-toi d’utiliser une protection solaire adéquate et biodégradable, car l’intensité des rayons peut être particulièrement forte.
- Se munir d’une lampe frontale : étant donné l’éloignement des infrastructures à Cabo de la Vela et Punta Gallinas, il peut arriver que l’électricité soit interrompue. Avoir une lampe frontale peut donc s’avérer pratique.
- Emporter une petite couverture : si tu choisis de dormir en hamac la nuit, tu seras dans un espace partagé et probablement ouvert. Si tu es sensible au froid, une petite couverture de voyage peut être utile.
- Disposer de médicaments personnels : assure-toi d’avoir une réserve suffisante de médicaments si tu suis un traitement spécifique, car aucune pharmacie ne sera disponible à proximité pendant ces 5 jours en autonomie.
- Prendre suffisamment d’eau : en fonction de l’agence choisie et des services fournis, tu pourrais devoir prévoir ton approvisionnement en eau, surtout si tu as tendance à boire beaucoup. Avec la chaleur et le temps passé dans le désert, il est important d’être bien hydraté.
- Voyager léger : privilégie des bagages compacts et confortables, car l’espace dans le véhicule est limité. Si tu as de grosses valises, l’agence peut les stocker dans ses locaux à Riohacha.
- Apporter des articles de toilette : emporte des articles de toilette tels que brosse à dents, serviette, savon et dentifrice, de préférence biodégradables. Aucun des logements ne sera semblable à un hôtel conventionnel, donc aucun ne fournira ces produits.