L’El Dorado, littéralement « l’homme doré » en espangol, ou « la cité d’or perdue » d’après les colons espagnols, qui se sont bien trompés, comme nous allons le voir, est l’une des légendes les plus envoûtantes et mystérieuses de l’histoire de l’exploration. Cette légende a captivé l’imagination des aventuriers, des conquistadors, des archéologues et des chercheurs au fil des siècles, les poussant à partir à la recherche de cette cité mythique aux trésors inestimables. L’histoire de l’El Dorado est imprégnée de richesse, de mythes et d’intrigue, et elle continue d’exercer une fascination sur le monde moderne.
Chaque pays d’Amérique Latine conquis par les Espagnols a été propice a légende de l’El Dorado, tous disposant de réserve d’or importante. Mais aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la Colombie, qui a rendu fou les Conquistadores.
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Origines de la Légende
L’origine de la légende de l’El Dorado remonte aux civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud, en particulier aux Muisca, un peuple indigène qui vivait dans les Andes colombiennes, non loin de Bogotá. Leur société était hiérarchisée et comptait des chefs tribaux appelés « zipas. » C’est l’un de ces zipas qui est à l’origine de la légende.
Selon les récits, le rite de l’El Dorado consistait en une cérémonie où le zipa, recouvert de poudre d’or (d’où « l’homme doré »), était transporté sur un lac dans une embarcation luxueuse. Une fois sur le lac, il se purifiait en se baignant, tandis que des trésors en or et en émeraude étaient jetés au fond du lac comme offrandes aux dieux. Cette cérémonie avait pour but de garantir la prospérité de la région, de maintenir l’ordre social et de renforcer le pouvoir du zipa. On évoque souvent la Laguna de Guatavita, aux abords de Bogotá comme ayant été un lieu cérémonielle, et que les Espagnols ont en partie vidé, pour retrouver effectivement divers objets en or.
Les conquistadors espagnols, arrivés dans l’actuelle Colombie en 1499, entendirent parler de ces rituels et des trésors en or, ce qui suscita leur avidité et leur désir de découvrir la source de ces richesses légendaires. C’est ainsi que naquit la quête de l’El Dorado, la recherche de la cité d’or perdue qui abritait ces trésors.
La Quête de l’El Dorado par les Conquistadors
La quête de l’El Dorado mena les conquistadors espagnols à travers les contrées inexplorées de l’Amérique du Sud, à la recherche de la cité d’or mythique. L’un des premiers explorateurs à entreprendre cette quête fut Diego de Ordaz en 1531, suivi de Gonzalo Jiménez de Quesada en 1536. Quesada mena une expédition dans la région de l’actuelle Colombie, en remontant le fleuve Magdalena. Bien que l’expédition ait rencontré des difficultés et des combats avec les populations locales, elle ne découvrit jamais la véritable cité d’or.
Cependant, la quête de l’El Dorado ne s’arrêta pas là. De nombreux autres conquistadors, tels que Sebastián de Belalcázar, Nicolás de Federmán et Pedro de Ursúa, se lancèrent dans des expéditions à la recherche de la cité légendaire. Ces aventuriers endurèrent d’innombrables épreuves, traversèrent des territoires hostiles, combattirent des peuples autochtones et survécurent à des conditions difficiles, le tout dans l’espoir de trouver l’El Dorado.
Cependant, l’un des explorateurs les plus célèbres associés à la quête de l’El Dorado est Sir Walter Raleigh, un explorateur et navigateur anglais du XVIe siècle. Il mena plusieurs expéditions en Amérique du Sud, explorant les régions de l’actuelle Guyane et du Venezuela à la recherche de la cité d’or. Bien qu’il ne trouva pas la légendaire cité d’or, Raleigh contribua à populariser la légende de l’El Dorado en Europe.
Le Mythe de l’El Dorado
Le mythe de l’El Dorado est devenu une légende populaire, alimentée par le désir de richesse et de trésors incommensurables. L’image d’une cité d’or étincelante et d’un roi recouvert de poudre d’or est devenue un symbole de la quête insatiable de richesse et de pouvoir. Cette histoire a également inspiré de nombreuses œuvres littéraires, artistiques et cinématographiques, contribuant ainsi à perpétuer le mythe.
Les conquistadors espagnols et les explorateurs européens étaient convaincus que l’El Dorado existait vraiment, même si leurs expéditions n’aboutirent jamais à sa découverte. Ils étaient persuadés que la cité d’or était cachée quelque part dans les jungles impénétrables de l’Amérique du Sud, attendant d’être trouvée par le premier aventurier assez courageux pour la découvrir.
Cependant, au fur et à mesure que les explorations progressaient et que les territoires sud-américains étaient cartographiés, l’El Dorado semblait de plus en plus insaisissable. Les descriptions de la cité d’or étaient souvent vagues, et il était difficile de déterminer sa localisation exacte. Cette ambiguïté alimenta encore davantage le mystère qui entourait l’El Dorado.
La Quête Infructueuse
Malgré des décennies d’efforts, les conquistadors et les explorateurs ne réussirent jamais à trouver la cité d’or perdue. Les raisons de leur échec étaient multiples. Les régions explorées étaient vastes, sauvages et inhospitalières, avec des conditions climatiques extrêmes, des maladies mortelles et des peuples autochtones hostiles.
En outre, les conquistadors étaient souvent motivés par la cupidité, et leur quête de l’El Dorado se transforma en une recherche frénétique de richesse personnelle, ce qui les poussa parfois à des actes cruels envers les populations locales, et même entre-eux. Leur attitude impérialiste et oppressive suscita des révoltes parmi les peuples autochtones, ce qui rendit les expéditions encore plus périlleuses.
En fin de compte, l’El Dorado demeura insaisissable. Les expéditions n’aboutirent jamais à la découverte de la cité d’or, et les conquistadors dépensèrent des vies et des fortunes dans leur quête futile. Cette obsession pour l’El Dorado eut des conséquences dévastatrices pour les peuples autochtones, car elle déclencha une vague de violence et d’exploitation dans la région.
Réinterprétation du mythe
Au fil du temps, le mythe de l’El Dorado a évolué pour devenir plus qu’une simple quête de richesses matérielles, de l’ambition humaine, de l’avidité et de la déception. Les explorateurs européens avaient cru à l’existence de la cité d’or, mais elle demeura hors de leur portée, devenant ainsi une métaphore de l’inatteignable.
Le mythe de l’El Dorado a également été réinterprété comme une allégorie de la conquête de soi-même. Il est devenu un symbole de la quête intérieure de la richesse spirituelle, de la connaissance et de la sagesse, plutôt que de la richesse matérielle. En cherchant l’El Dorado, les individus pouvaient découvrir leur propre potentiel, surmonter des obstacles et trouver leur propre trésor intérieur.
Héritage de la légende de l’El Dorado
Bien que la quête de l’El Dorado ait été un échec du point de vue des conquistadors, elle a laissé un héritage durable dans l’histoire, la culture et l’imaginaire collectif. L’histoire de l’El Dorado continue d’intriguer les archéologues, les historiens et les aventuriers modernes.
Les archéologues ont entrepris des fouilles dans les régions où l’El Dorado était censé se trouver, espérant trouver des preuves de son existence. Bien que des trésors en or et en émeraude aient été découverts, aucune preuve définitive de la cité d’or n’a encore été trouvée. Cependant, ces découvertes continuent de susciter l’excitation et de raviver l’intérêt pour la légende.
L’El Dorado a également laissé sa marque sur la culture populaire. Des œuvres littéraires, telles que « L’Aventure de l’El Dorado » de Voltaire, et des films, comme « La Cité de l’Or Maudite » de John Huston, ont exploré la légende et l’ont incorporée dans leurs récits. Cette fascination persistante pour l’El Dorado témoigne de la puissance du mythe et de sa capacité à captiver l’imagination.
L’El Dorado est bien plus qu’une simple quête de richesse matérielle. C’est devenu un symbole de la poursuite de l’impossible, de la conquête de soi-même et de la recherche de trésors intérieurs. Cette légende continue d’incarner l’esprit de l’aventure et de la découverte, et elle nous rappelle que parfois, la véritable richesse se trouve dans le voyage lui-même, plutôt que dans la destination finale.